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détenteurs du bon gout
27 décembre 2010

What's in your head, in your head, zombie, zombie, zombie?

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Parait-il que les scenarii apocalyptiques offrent aux auteurs la possibilité de parler de l’âme humaine et de développer quelques considérations d’ordre sociales. Pour Yusaku Hanakuma l’âme humaine prête donc à rire, parce que dès les premières pages de Tokyo Zombie, on rit.

Ça commence par deux tocards, Fujio et Mitsuo, qui , au lieu de bosser, s’adonnent à leur passion, le judo. Mais le patron ne l’entend pas de cette oreille et les traite de tocards qui font du judo au lieu de bosser. Fujio et Mitsuo décident que ça ne va pas se passer comme ça et finissent (plus ou moins accidentellement) par tuer le patron. Alors ils vont enterrer le cadavre sur le Fuji Noir, là où tout un chacun enterre son cadavre. Une scène de fellation zombiesque plus tard, l’invasion des morts-vivants commence. Voilà les dix premières pages de cet ouvrage très chouette, foisonnant de petites histoires et de digressions faisant la force du tout, dans lequel vous trouverez aussi des porcs, du catch, des lapidations et des foules en colère.

L’analyse sociale est certes primaire (la société est fondamentalement mauvaise et on vous réduira en esclavage dès que les zombies le permettront), mais bon, on est pas là pour ça.
Quelques mauvaises langues vous diraient également que c’est moche et qu’un gamin de quatre ans pourrait pondre pareils dessins. Bah oui l’humanité c’est moche mon coco, par contre, un dessin d’un gamin de quatre ans, c’est drôle. C’est-ce qu’ils appellent au Japon le style « heta-uma » (ça voudrait dire à peu près maladroit-génial). Au-delà de ça Yusaku Hanakuma met en œuvre dans ce one shot un incroyable talent de mise en scène; son art de la rythmique colle parfaitement à l’absurdité du propos et l’on passe avec plaisir de planches interminables détaillant prises de judo et de jui-jitsu à un flash-foward de cinq ans débarquant là comme un cheveux sur la soupe.

Adulé au Japon, Tokyo Zombie a également été adapté en film en 2005, et c’est seulement en 2010 que les éditions IMHO nous éditent cette petite perle d’humour horrifico-absurdo-cool. Merci IMHO.


Yusaku Hanakuma, Tokyo Zombie, IMHO - 12€

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