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détenteurs du bon gout
29 avril 2012

Ina parle d'elle à la troisième personne et aime Enrique Fernandez très fort avec des petits cœurs partout



cobra couv-L  ile couv




Préambule

Il est un concept que vous devez intégrer avant toute présentation de Enrique Fernandez. La nicitude (prononcer naïecitude, c'est un anglo-néologisme).
La nicitude, c'est un état d'esprit, un registre d’œuvre, un pan d'existence qui te met du soleil dans ton petit cœur. Un texte, une musique, un film, n'importe quoi, n'importe qui, qui te donne l'impression que le Père Noël (ou toute allégorie de la rassurance (oui je fais un article néologiste) qui te conviendra ; ta mère, Baba Yaga ou David Hasselhoff, tu fais bien comme tu veux avec tes allégories) te prend dans ses grands bras imaginaires et te souffle l'espoir à l'oreille ; après ça tout ira bien, tout s'arrangera, rien ne pourra plus jamais t'atteindre. La nicitude c'est la joie et c'est l'espoir, c'est toi, petit enfant intouchable qui transporte au gré des vents un sourire que rien ne saurait entacher. La nicitude est à la limite du mielleux mais ne sombrera jamais dans le mièvre. C'est l'inébranlable et fugace certitude que les gentils gagneront à la fin, que justice sera faite, que l'amour est plus fort que tout. C'est l'innocence naïve qui te sauvera du gouffre abyssale de la réalité.
Little Miss Sunshine est un film nice. Cent ans de solitude est un livre nice. Less and Rey de Le Tigre est une chanson nice. Bone est une bédé nice. Et la suite de la liste vous appartient, mais sera désormais complétée par les deux petit chefs d’œuvre qui vont suivre.

Ambule

Vendredi tout allait mal. Puis mon libraire (pas toi Armand, l'autre, celui avec une moustache, bisous mec) a glissé dans mes petits bras désarmés deux BD de Enrique Fernandez.
J'ai commencé par L'Ile sans sourire, entre midi et deux, entre un plat surgelé et le retour au charbon,entre Charybde et Scylla.
C'est l'histoire d'un monsieur qui est tout gris parce qu'il est triste, qui se retrouve sur une île toute grise parce qu'elle est triste, qui rencontre une petite fille pleine de couleurs, pleine de vie, pleine d'imagination et pleine d'aventures. C'est la jolie rencontre de ces deux personnages. Alors ok la fin se voit comme le nez au milieu de la figure mais après tout, qu'importe. Ce qui compte c'est le monde régit par les histoires que racontent les adultes aux enfants, ce qui compte c'est qu'après ça tu vas avoir envie de courir après les pigeons en hurlant à la mort, de faire d'une boite en carton un fort imprenable, d'avoir une grande conversation avec Raoul ton tigre en peluche philosophe, de faire d'un caillou un précieux trésor.

 

cerfe

 

Ensuite vint le soir, et pour me bercer avant de sombrer je me suis saisie des Contes de l'ère du Cobra. J'ai fait plein d'onomatopées avec mon cerveau (je pouvais pas les faire avec la bouche, sinon j'aurais réveillé le quartier tellement elles étaient pleines de majuscules mes onomatopées, avec des AaaAAah, des OooOooh, et toutes les autres voyelles).
J'ai envie de dire qu'il y a eu Grimm, Andersen, Lewis Caroll et L. Frank Baum (Le Magicien d'Oz, bande d'incultes) et puis après plus rien. L'héroïc fantasy a tenté de prendre le relais mais c'est vautré comme une vieille capote qu'on a reconvertie en bombe a eau.
Et puis voilà que débarque Enrique Fernandez qui arrive et nous conte (oui, nous conte, je pèse mes mots, comme un vrai conte des mille et une nuit, même si la référence est facile, elle est indispensable) l'histoire d'amour contrariée d'Irvi le preux et de Sian la belle. Contrariée par eux-mêmes et par le monde, mais puisque le cœur est le plus fort ils vont se battre contre tous les obstacles que la destinée dressera sur leur chemin, tintintin (c'était l'onomatopée d'une musique à suspens, mais ça rend pas trop à l'écrit. Dans ma tête c'est des cuivres).
Pour le coup c'est un peu moins pour les enfants de parents puritains, parce que ça commence quand même sur trois partouzes, puis il a du sang, des morts, des meurtres, la guerre, un gros méchant qui fait flipper, un peu d'anthropophagie et encore un peu de sexe. Ceci dit, c'est fait avec la brutalité toute en délicatesse des grandes épopées mythologiques, et moi je dis que les gamins ils sont pas en sucre, c'est pas trois cauchemars qui vont les tuer.

ze rebel


Le seul drame de l'histoire, c'est que le volume deux ne sort qu'en septembre, on est dans la merde, comment vont-ils s'en sortir, oh mon dieu je dois savoir.
Le second drame c'est qu'un bout du reste de l'œuvre d'Enrique n'est plus diponible. Enfin si, les deux derniers tomes du Magicien d'Oz, mais ça nous fait une belle jambe. Fuck. (Ah, on me dit en régie que Aurore est encore dispo mais que mon libraire fait le pont. Fuck)

Postambule

Si toi aussi tu es allergique à la couleur-photoshop-ordinateur à outrance, pour une fois ferme la et court chez ton libraire.

 

L’Île sans sourire, Enrique Fernandez, Drugstore, 13€90, pour lecteurs à partir de 6 ou 7 ans (mais là vu qu'ils savent pas très bien lire faut leur filer un coup de main quand même) jusqu'à ce que ton âme d'enfant étincelle encore dans ton cœur.

Les contes de l'ère du Cobra, Enrique Fernandez, Glenat, 13€90, à partir du moment où ils sont un peu vaillants, je dirais genre 7 ou 8 ans (avec des parents capable d'expliquer ce que c'est une partouze) jusqu'à ce que ton âme d'enfant étincelle encore dans ton cœur.

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