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détenteurs du bon gout
21 novembre 2010

Les Pétroleuses ou l'enterrement du MLF

les_petroleuses_petit

Certes je suis loin d’être amatrice de presse féminine. Assortir mon homme à mon sac à main ne me taraude pas outre mesure, et au lieu de payer 15 euros un anticerne planque-ta-gueule-de-bois, j’ai une technique bien moins onéreuse : reste-chez-toi-ma-fille-et-prend-un-doliprane.
Mais voilà que débarque dans mon petit kiosque un nouveau magazine féminine au nom prometteur et qui me titille: « Les Pétroleuses ». Mazette, ça en jette, me dis-je, même si je suis rebutée par le mauvais  goût de la une (orange et violet, un mélange qui ne marche que sur des sneakers).
Je lis l’édito. Okay, pas de pub et pas de photos retouchées, bien, bien, bien, voire miraculeux.
Mais c’est tout.

Au lieu du féminin pas trop débile auquel je m’attendais, voilà un copié-collé de Elle, Marie-Claire, Glamour et autres subtilités. Les mêmes rubriques ignobles : santé (pour celles qui prendraient encore du Mediator), fringues (pour être la plus pouf de ton open space), histoires vraies (au cas où t’aurais rien à raconter pendant ta pause café), sexologie (pour les pauvres), horoscope (no comment), etc. Oh le joli portrait de la femme du XXIème siècle que voilà.
Passons donc sur ma première envie de vomir. Un article a du potentiel : « Svetlana, la jeune fille au pair, au poil ». Génial, une histoire glauque avec une bonnasse de l’Est et une greluche jalouse. Même pas, et ce malgré la présence des mots «cuite» et «string». Trois minutes de ma vie que je ne retrouverai jamais.

Je passe sur le reste qui n’a aucun intérêt et en viens donc au pire de ce qui se fait de nauséeux en matière de discours autour de la féminité. Page 70 : « ma semaine sans cuisine ». Pour résumer, une gente dame en a marre de se faire exploiter en cuisine ; le chapeau du papier se finit sur cette bien belle phrase : « A moi la liberté, je rends mon tablier. ». Oh, chouette, elle va mettre monsieur et les chiards à la popotte, parce que bon à un moment il faudrait se souvenir de l’axiome « partage des tâches ».
Bah, non, figurez-vous. Au lieu d’envoyer paitre son rôle de boniche, madame décide de devenir une boniche qui donne de la merde en boite à sa progéniture. Une semaine de Knacki, Picard et autre viande de chat transformée en Corée et appelée «nourriture sur le pouce». Une semaine donc d’ingurgitation de produits probablement cancérigènes, mais qui ont l’avantage d’avoir un mode d’emploi écrit lisiblement ; théoriquement même son mâle alpha serait donc capable de mettre la boite dans le micro-onde et d’attendre patiemment le «ting !» final. Mais non. Boniche tient à son rôle de boniche. Ca y est, je suis allée dégueuler mon gratin dauphinois.

Mon cher confrère détenteur du bon gout, Armand, ajoute à cela (s’il est possible d’ajouter quelque chose à cela) l’incompétence des rédacteurs.  Rappelons qu’il existe en France la loi Lang, qui fixe le prix du livre : une remise de 5% pourra être accordée exceptionnellement (carte de fidélité etc.). Sauf que dans « Les Pétroleuses », notre sublime journaliste a indiqué en bibliographie, les prix fixés par Amazon, soit 95% du prix de vente réel.

N'ayant que moyennement envie de renouer avec 2000 ans d'esclavagisme d'un sexe par l'autre, je retourne donc à mon Causette (vous savez, le magazine plus féminin du cerveau que du capiton). 

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Commentaires
I
Moi aussi je m'aime.<br /> Dis tu voudrais me le rendre joli mon blog, j'ai la cagne de me lancer dans du jolissage de blog, c'est trop long et fastidieux...<br /> :]
M
Je t'aime Souen.
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