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détenteurs du bon gout
22 mars 2011

Le couple idéal ou comment s'aimer plus que les autres

affiche

Dans Les Noces Rebelles, Sam Mendès nous servait la tragédie domestique d’un couple (Leonardo DiCaprio et Kate Winslet) tendant à l’utopie et échouant forcément. Away We Go en est le versant positif, une petite fantaisie autour de la parentalité. Au couple hyper glamour de Titanic, il substitue Burt (John Kurasinski), grand dadet hirsute et gauche se forçant à prendre une voix de gros beauf pour vendre des assurances aux assureurs, et Verona (Maya Rudolph) schtroumpfette enceinte jusqu’aux yeux dès son sixième mois et artiste spécialisée dans le cadavre.

Il tend ici à renouer avec l’humour d’un American Beauty, où la plupart des personnages semblent habités par une sorte de folie parfois jolie et douce parfois un peu flippante, mais toujours bidonante. Parce que Burt ne hausse jamais le ton, on le verra poussé à traiter sa chère et tendre de « grosse enculée », et une mère bien pensante obligera son fils à dire ce qu’il sait des bébés, et ce qu’il sait c’est que ce sont de petits rusés qui arrivent à respirer même avec un coussin enfoncé sur la tête. Ahah, on s’est bien marrés.

Bref, nos deux oiseaux pas trop beaux, vu qu’ils n’ont d’autre attache que l’un l’autre, partent en vadrouille voir si, par hasard, ils ne trouveraient pas en route la révélation : où élever l’enfant. Dans cette quête du home sweet home ils s’en vont à la rencontre d’autres parents qui vont s’avérer plus désastreux les uns que les autres : les parents névrosés traitant leurs filles de gouine en face d’elle, les hippies dégénérés associant les poussettes au diable, les adopteurs compulsifs, le père abandonné par sa femme se demandant s’il ne devrait pas dire à sa fille que sa mère s’est faite tuer.

Les portraits au vitriol et non sans humour, sont loin d’être tendre. Pire ils sont même moralistes. Pas un pour rattraper l’autre. Sont déclinés les travers de la parentalité avec un regard qui ne laisse pas de doute concernant le point de vue porté par le réalisateur. Les héros sont le bien, les autres sont le mal. Un des leitmotivs préférés de Sam Mendès, le « seul contre tous ». C’est ce qui lui a été reproché par les critiques, son trop plein de manichéisme dans le dessin de ces fameux « tous ».

Mais c’est trop vite oublier ce qu’est l’amour et qu’il évoque par sa nature cette sensation de solitude contre le reste du monde. « On s’aime plus que les autres » dit Verona à Burt. Ils n’y peuvent rien s’ils sont au dessus des autres, ils s’aiment. C’est peut-être ça la seule morale du film, une leçon d’amour qui expliquerait que si un couple ne s’aime pas plus que les autres, il est mort-né.

 

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Date de sortie : 04 novembre 2009 • Réalisé par Sam Mendes • Film américain, britannique • Avec John Krasinski, Maya Rudolph, Maggie Gyllenhaal • Durée : 1h 39min

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