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détenteurs du bon gout
16 janvier 2011

The Vampire Diaries prononcé en français ça fait un peu dhiarrée

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Voilà, sensiblement, ce que nous a évoqué cette série plébiscitée par les pucelles de la partie Nord du globe. Car pour détenir le bon gout, il ne faut point être sectaire, et être curieux de tout, même des préoccupations de la vierge du 21 ème siècle. Nous nous sommes donc farcis les deux premiers épisodes de cette série soit-disant culte, tout ça pour finir au bord du suicide, à prier Kevin Williamson de ne plus jamais nous infliger ça.

Kevin n'est pas le genre de gars à abandonner une idée sur le bord de la route. Au contraire, lorsque, miracle, il a un début d'ébauche de quelque chose en tête, il va jusqu'à épuisement total et absolu du filon, voire plus loin. Le bon Kevin a du se réveiller un jour en se disant: "je dois écrire quelque chose, mais quoi ? Et si je racontais l'histoire d'ados dans un lycée ?" Alors on a eu droit aux ados poursuivis par un tueur masqué sadique (Scream 1, Scream 2, Scream 3 et bientôt Scream 4), on a eu droit a des ados poursuivis par un tueur en ciré jaune sadique (Souviens-toi l'été dernier 1, Souviens-toi l'été dernier 2 et c'est tout), des ados poursuivis par des extraterrestres sadiques (The Faculty), des ados poursuivis par des tueurs has-been des années 80 sadiques (Halloween, 20 ans après, il revient...), et des ados poursuivis par eux même et leurs hésitations sans fin sur le menu du jour et son acception diégétique spielbergienne (Dawson).

Oui, voilà près de quinze ans que l'ami Kevin met en scène la même chose. Malgré tout, Kevin est un type qui a beaucoup de recul sur lui-même et sur son œuvre. Alors, après avoir constaté qu'il avait quand même pas mal tiré sur la ficelle adolescente, le voici qui cherche à se renouveler. Mais les idées ne se bousculent pas. Un soir de doute, Kevin, au bord du gouffre de l'incertitude, prend une bière et allume sa télévision. Ho, quelle jolie série que voilà. Qu'est-ce donc ? True Blood ? Ho, le joli film que voilà. Qu'est-ce donc ? Twilight ? Ho, le joli film que voilà. Qu'est-ce donc ? Twilight 2 ?

Kevin repose sa bière, une fulgurance l'étreint. Hé oui, voici une voie nouvelle qui s'offre à lui : l'ado poursuivi par un vampire ado sadique ! Vite vite, les idées se bousculent dans sa tête, plusieurs visions l'assaillent (les mêmes, sensiblement, que durant ces deux dernières décennies). Le portrait de plusieurs personnages se dessine. Il se saisit d'un stylo et note tout ce qui lui passe par la tête sur un coin de boîte à pizza.

Une fille. Que fait-elle dans la vie ? Elle va au lycée ! Comment la caractériser ? Ses parents viennent de mourir. Ouf, on a évité le personnage creux. Elle est belle, mais pas trop, elle a des amis, mais pas trop, elle est sympa et compréhensive, mais pas trop, voire spirituelle parce qu'elle a des pensées profondes (mais pas trop) qu'elle note dans son journal intime (ça y est, Kevin a son titre). En plus, elle est dépressive mais pas trop (histoire de coller à la cible : la gothique vierge mal dans sa peau de 15 ans) et solitaire, la preuve, elle a plaqué le quaterback parce que c'est une fille entière qui rêve d'amour véritable et pas juste de popularité.

Kevin a son personnage principal, mais, n'étant pas un scénariste médiocre né de la dernière pluie, il sait que le héros est entouré d'amis moins charismatiques mais nécessaires :
- la garce, blondasse jalouse de l'héroïne parce qu'elle sait qu'elle n'est qu'un personnage de seconde zone.
- la pute, mais c'est pas de sa faute, elle se drogue.
- le rebelle, le frère de l'héroïne (parfait, comme ça, ça fait des liens cohérents entre les personnages), il se drogue aussi parce qu'il faut dire aux adolescents que la drogue, c'est mal.
- la moche, il n'y en a pas vraiment, mais il y a une Noire, une minorité visible comme une autre, histoire de respecter les quotas.
- le gay, pas encore, mais à garder en réserve pour faire un rebondissement dans la saison 2.
- la pom pom girl, non quand même pas, des fois que ça ferait trop cliché.
- le joueur de foot par contre, forcément quaterback et capitaine, parce qu'un remplaçant gringalet, ça ne fait pas rêver la spectatrice de base.

Quant aux vampires... Il en faut un qui soit gentil parce que l'héroïne doit être amoureuse de lui malgré ses sourcils beaucoup trop proéminents et quasi hypnotiques et lui aussi a un journal intime, et il est trop en connexion avec l'héroïne, la preuve ils écrivent la même chose des fois. Si ça c'est pas de l'âme soeur, on ne s'y connait pas. Mais comment vont-ils se rencontrer ? Au lycée, bien sûr ! Kevin jubile, un vampire de plus d'un siècle qui retourne au lycée, oui, c'est cohérent.

Creusons encore. Le gentil vampire doit avoir une faille. Un amour perdu ? Pourquoi pas un sosie de l'héroïne datant du siècle précédent ? Oui, ça se tient. Un frère vampire machiavélique ? Kevin hurle sa joie et renverse sa bière (malheureusement pas sur son carton de pizza) : il tient enfin son bad boy. Il va manger de la lycéenne bourrée à la nuit tombée, il veut aussi piquer l'héroïne à son frère parce qu'il est méchant et qu'il est plus beau. Évidemment, tout ce petit monde sera joué par des acteurs de presque trente ans alors qu'ils sont sensés en avoir 17 (bah oui ça a marché avec Dawson).

Voici donc The Vampire Diaries. Comme True Blood et Twilight, c'est inspiré d'un bouquin mauvais. Comme nous l'avons précédemment surdéveloppé, ça met en scène des personnages sans charisme ni intérêt, ça reprend des clichés déjà usés dans les années 90 sur le lycée américain, sur les cimetières et sur les histoires d'amours adolescentes. Comme True Blood et Twilight, The Vampire Diaries transpire le biactol et sera oublié dès que la mode du vampire sera passée - espérons-le, très vite.

Conclusion : rendez nous Buffy !

buffy

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Commentaires
N
Vraiment vous êtes vraiment des gros tas de merdes ! C'est très bien Twilight, arrêtez de cracher dessus ! Je pari que vous n'avez même pas lu les livres bande de sales merdeux !
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