Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
détenteurs du bon gout
2 décembre 2010

Noël arrive, il est temps de matter des adaptations de Roald Dahl

Fantastic_Mr_Fox_Poster

Il y a des films que la critique a encensé, disant d'eux qu'ils étaient aussi bien "pour les petits et les grands enfants"; Fantastic Mr Fox en fait partie. A mon avis c'est faux. Je ne suis pas certaine qu'un dialogue autour d'un macchabé de rat psychotique joué par Willem Dafoe et s'achevant par "La rédemption, oui, mais au bout du compte ce n'est qu'un rat crevé de plus dans les poubelles d'un restaurant chinois" fasse rire autre chose qu'un adulte.

Les films de Wes Anderson sont particuliers, totalement hypnothiques pour qui se laisse pénétrer par son monde, totalement hermétiques pour les autres j'imagine.  Dans tous ses précédents films (enfin, ceux que j'ai vus) on sentait assez aisément cet aspect psychorigide, maniaque, obsédé du contrôle . Chaque plan pourrait devenir une photographie, mais pas à la manière d'un Tom Ford/Vogue esthétisant et surexposé (ok, c'est de la mauvaise foi, j'ai pas vu son film mais je peux d'avance pas le blairer). C'est fin, très fin et d'autant plus flagrant dans Fantastic Mr Fox où l'on sait qu'absolument tout a du être créer ex nihilo, ce qui signifie la possibilité d'un contrôle total. Wes Andreson a du jubiler.

Parlons-en d'ailleurs du stop-motion. Quand on sait le nombre d'esclaves chinois prêts à lui faire un film tout fluide et tout lisse, on se demande s'il serait pas un peu con le Wes à faire un film cafi d'aspérités. Et bien non mesdames et messieurs, Wes est cool, Wes contrebalance son complexe de supériorité démiurgique (même si je ne suis pas certaine de l'existence de ce mot) par une image qu'il choisit toute cabossée mais qui peut, certes, rebuter le chaland. Moi-même, j'avoue honteusement ne pas avoir vu le film de suite parce que je pensais que ce stop-motion étrange était juste une lubie intello-retro-vintage de plus et que pourquoi voir Dark Crystal quand il y a Le monde de Narnia? Et bien j'aurais du me poser cette question plus tôt parce qu'elle revient à se demander pourquoi manger un bourguignon fait maison alors qu'on a un Quick en bas de l'immeuble. Question de bon gout voyez vous, mais je sais pas trop si je suis claire.

Bref, assez parlé de soupe et de meilleurs pots. Donc adaptation de Roald Dahl. Je pense que le vieux a du se marrer deux ou trois fois au fond de sa tombe ou de son urne. Et par dessus le mec qui a fait fantasmer des kilotonnes de schtroumpfs rêvant de superpouvoirs ou de copains démesurés, il faut rajouter les deux ingrédients préférés de Wes Anderson: des histoires de famille et de l'absurde. Dans la lignée des frères Coen, avec ce pince-sans-rire et cet humour sans éclats, il raconte des histoires de famille qui sont finalement toutes les mêmes, pleines de non-dits, de ressentiments et de rancœurs inavouées. Alors d'accord l'histoire est simple, mais comme dirait Big F. "si on se base que sur l'histoire pour juger une œuvre, alors La Recherche c'est juste un type amoureux d'une pute".

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité